Elections législatives : point de vue de la profession de médiateur 

Rédigé le 05/07/2024
CPMN

Suite au rejet des représentants du parti présidentiel lors des élections européennes, Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’assemblée nationale. Ainsi, des élections législatives anticipées sont programmées au début de l’été, les dimanches 30 juin et 7 juillet 2024. 

Ce contexte témoigne de la nécessité d’un changement en politique qui doit aller bien au-delà d’une simple reconstitution d’une éventuelle majorité parlementaire.

Les réponses citoyennes montrent que les priorités politiques, financières et sécuritaires actuelles sont très insatisfaisantes. Les choix gouvernementaux ne répondent pas aux besoins réels de la société pour vivre ensemble et répondre aux espérances et attentes contemporaines.

Il en résulte des sentiments d’impuissance face à des fonctionnements institutionnels qui tendent à nier les principes démocratiques et les fondamentaux de la république. L’absence de prise en compte des manifestations régulières provoque des montées du populisme et des idéologies autoritaires. En période électorale, les démonstrations d’adhésion apparaissent comme une opportunité pour provoquer des bouleversements, faute de responsables politiques capables d’accompagner les évolutions nécessaires.

Des campagnes de communication du gouvernement concernant les enjeux électoraux sont abondamment diffusées sur les réseaux sociaux. Elles dénoncent ici et là les pratiques de désignation de boucs émissaires et sont vécues comme manipulatrices. Elles se révèlent contre-productives et incohérentes.

Avant cette crise provoquée par la décision présidentielle, il était clair qu’une nouvelle forme de gouvernance s’imposait. L’évolution culturelle et la demande croissante de participation citoyenne nécessitent la création d’un nouveau modèle de société.

Les politiques doivent se concentrer sur la qualité de vie, l’éducation, la santé, les compétences relationnelles, et le soutien aux initiatives locales. L’éthique doit leur être un référentiel sérieux repensé en délibérations citoyennes. Par exemple, les consultations ne doivent pas rester lettres mortes, des assemblées citoyennes doivent être actives et respectées, les décisions engageant la France doivent faire l’objet de concertation par référendum (orientation guerrière, soutien militaire, engagements solidaires), des budgets participatifs doivent voir le jour. Il est temps de dépasser les anciennes méthodes de gouvernance.